Russelbrücken
ou Rosbruck, « pont
sur la Rosselle »,
est un petit village
frontalier de 141 ha
situé aux confins de
la grande forêt du
Warndt. Le village
fut construit à un
carrefour routier
important.
En effet, la voie
romaine de Metz à
Worms traverse dès
l'antiquité la
commune en
franchissant la
Rosselle dans cette
localité. Le village
de Russelbrücken est
mentionné pour la
première fois dans
une charte
luxembourgeoise en
1300. Il est ensuite
cité en 1365 avec 24
autres villages
comme faisant parti
de la vouerie de
Hombourg-Saint-Avold,
possession des
évêques de Metz et
de leurs sous-voués,
les comtes de
Sarrebruck. Ces
derniers assurent la
protection des
marchands et des
gens de passage sur
la route de
Sarrebruck à Metz et
y installent dès le
XIIIème siècle un
péage ou
Zwerchgeleit. Ils y
entretiennent aussi
un pont en bois sur
la Rosselle...
Le
village, peuplé
d'une cinquantaine
de personnes en
1429, vit de
l'activité liée à la
route transformé en
pont de pierre à
trois arches au
XVIIIème siècle.
Plusieurs
aubergistes, des
charrons et autres
petits métiers y
sont mentionnés au
XVIIe siècle. Ils y
accueillent
marchands et
voyageurs de
passage. Le village
forme dès la fin du
XVe siècle une
mairie avec le
village de Théding,
dont il partagera le
même sort jusqu'à la
Révolution
française.
Un maire commun aux
deux communautés est
désigné par les
habitants tous les
ans. Il s'agissait
souvent du meunier
de Rosbruck, qui
occupera ses
fonctions au XVIIIe
siècle. La mairie de
Rosbruck-Théding est
cédée en 1581 au Duc
de Lorraine, qui
l'intégrera au
marquisat puis au
baillage de Boulay
en 1614. Le village
de Rosbruck sera
entièrement détruit
à l'automne 1635 par
les Suédois. Il ne
sera reconstruit et
repeuplé que très
lentement à partir
de 1662. Réuni au
domaine ducal en
1665, il est comme
tout le duché de
Lorraine intégré au
Royaume de France en
1766.
Dans le domaine
religieux, le
village fit parti
avec Morsbach,
Remsing, Gaubiving
et Emmersweiler de
la paroisse de
Folkling. Il est une
annexe de
l'église-mère de ce
village, dont le
prêtre ou son
vicaire doivent
desservir la petite
chapelle médiévale
dédiée à Saint
Hubert, érigée par
les seigneurs de
Varsberg, qui y
prélevaient la dîme,
dès le XIVème
siècle. Cette
chapelle fut
agrandie en 1782-83,
puis 1825,
désaffectée en 1869,
elle fut détruite en
1940.
Au lendemain de la
Révolution française
la situation
politique se
transforma
profondément. Le
village est alors
intégré au canton de
Forbach, crée en
1790. La vicariat de
Rosbruck est
rattaché dès 1808
avec Morsbach à la
paroisse de Cocheren.
Il se dota dès
1801-1802 d'un
cimetière propre et
aura le statut d'une
paroisse autonome en
1843, avec annexe
Morsbach jusqu'en
1897 et Nassweiler
de 1899 à 1914.
La
Révolution
industrielle avec le
développement des
chemins de fer en
1851-1852, engendra
l'implantation
d'industries
nouvelles, telles
les usines De Wendel
à Stiring, le puits
de charbon à
Petite-Rosselle dès
1857 et des usines
Adt à Forbach. Elles
procureront du
travail à un nombre
croissant
d'habitants qui se
transforment en
ouvriers-paysans.
L'industrie est un
débouché important
pour une population
qui s'accroît et que
ne peut nourrir une
agriculture de
subsistance sur une
terre gréseuse et
peu rentable vouée à
la culture de
l'avoine et de la
pomme de terre. Le
développement
démographique après
1860 entraînera la
construction, par
l'architecte Charles
Desgranges de
Sarreguemines, d'une
nouvelle église de
style néogothique
inaugurée le 18
octobre 1869,
appelée « la perle
de la Rosselle ».
L'entrée du village
dans le Reich après
1870, accentue la
prospérité générale.
Le village perd son
statut de village
frontalier jusqu'en
1935.
La Première Guerre
mondiale, malgré la
perte cruelle de 23
jeunes, ne remettra
pas fondamentalement
en cause le
développement du
village qui se
modernise dans
l'entre-deux guerre
par l'adduction
d'eau et
l'installation de
l'électricité dans
tous les foyers en
1928-1930.
La Deuxième Guerre
mondiale constitue
une véritable
césure. La
population est
évacuée en toute
hâte le 1er
septembre 1939. Les
familles de mineurs
sont envoyées à
Liévin dans le
Pas-de-Calais, les
autres sont évacuées
dans la Vienne et
dans la Charente, à
Lizant (mairie),
Neuillet et Surin.
Le village abandonné
est livré au pillage
de la soldatesque.
De violents combats
en mai-juin 1940
entraînent la
destruction de 54
maisons dont
l'école, le
presbytère et
l'église. Libéré par
les troupes
américaines le 5
décembre 1944, le
village est sinistré
à plus de 50%. Il
sort exsangue des
combats avec 11
tués. La commune fut
citée à l'ordre de
la division le 11
novembre 1948. Cette
citation comporte
l'attribution de la
croix de guerre avec
étoile d'argent.
La reconstruction
est achevée à la fin
des années 1950. Un
nouvel ensemble
administratif voit
le jour avec une
mairie, inaugurée en
1953 et un groupe
scolaire, inauguré
en 1956. L'église
provisoirement
restaurée en 1948
sera remplacée par
un nouvel édifice
construit en
1958-1960.
Celui-ci sera livré
à la pelle des
démolisseurs en 1993
pour raison de
dégâts miniers. Il
fera place à un
nouvel édifice qui
sera consacré le 28
mai 1995. La
paroisse est
intégrée avec 5
autres villages à la
Communauté des
paroisses
Sainte-Hélène du
Hérapel. Le village
connaîtra jusqu'au
début des années
1990 un
développement
harmonieux,
gravement remis en
cause par les effets
des dégâts miniers.
70 maisons ont été
livrées à la pelle
des démolisseurs.
Depuis la fermeture
définitive des puits
de mine en
2002-2003, et malgré
quelques secousses
résiduelles, la
situation à tendance
à se stabiliser, le
village semble
percevoir le bout du
tunnel. L'heure de
la reconstruction a
sonné. Le village,
bénéficie d'atouts
non négligeables.
Ont été Maires de Rosbruck :
- GRASMICK Nicolas
de 1891 à 1908
- FLUDER Mathias de 1908 à 1915
- STEININGER Valentin de 1915 à 1919
- MULLER Pierre en 1919
- AUVRAY Jean de 1920 à 1925
- HESSE Pierre de 1925 à 1926
- EGLOFF Jean de 1926 à 1935
- LUX Nicolas de 1935 à 1940
- HOUVER Michel en 1945
- HOULLE Guillaume de 1945 à 1947
- GERARD Pierre de 1947 à 1977
- GULDNER Roger de 1977 à 2001
- STEININGER Pierre de 2001 è 2020
- BETKER Bernard Maire actuel