Durant une quinzaine d'années les HBL ont exploité
les gisements de charbon sous la commune de Rosbruck.
Cette exploitation a laissé de graves "séquelles" tant pour
les particuliers que pour les bâtiments communaux et les réseaux
d'assainissement.
Vous trouverez toutes les informations à
ce sujet en consultant les sites de:
CLCV Rosbruck :
http://rosbruck.free.fr/
et
CLCV-Rosbruck-info :
http://clcv-rosbruck-info.fr
La justice passe
Suite au refus de Charbonnages de France de procéder au
relevage des bâtiments communaux, en 2004, la municipalité a engagé une action
en justice pour obtenir la réparation des dégâts dus à l'exploitation
charbonnière.
Cette procédure concerne aussi bien les bâtiments publics que les réseaux
d'assainissement, le clocher et le mur du cimetière.
Le mot du maire Pierre Steininger
L’indemnisation des communes doit
rentrer dans la loi
L’exploitation minière a
très sérieusement endommagé les bâtiments publics et privés de la commune ainsi
que les réseaux d’assainissement.
La municipalité en place
de 1995 à 2001 a accepté une indemnité de pente dérisoire car disproportionnée
par rapport à la réalité des dégâts. En effet, cette indemnité était calculée
selon un barème appliqué dans la Ruhr en Allemagne dans les années… 1920,
prenant en compte la valeur vénale du bâtiment et la moyenne de la pente dans
les trois directions.
Avec la nouvelle loi de
2003, le Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires dédommage les sinistres
miniers. Le Conseil Municipal élu en 2001 obtint une nouvelle indemnité de
l’ordre de 125 000 € pour les 5 bâtiments à usage d’habitation. Cette somme
perçue n’était toujours pas satisfaisante : elle ne permettait pas de relever,
et loin s’en faut, les bâtiments qui accusent tous un dévers de près de 2% et
elle n’incluait pas les bâtiments publics de la commune (écoles, mairie, foyer,
unité de vie, clocher, commerce,…) et encore moins le réseau d’assainissement,
le mur du cimetière et les dépendances.
Après le refus de
Charbonnages de France de relever les immeubles que la pente rendait impropre à
leur destination, la commune décida en 2004 d’engager une procédure au Tribunal
de Grande Instance de Sarreguemines contre l’exploitant. Par l’intermédiaire de
son avocat, Maître Xavier Iochum de Metz, elle remit à l’expert nommé par le
Tribunal, le chiffrage des réparations des désordres :
3 000 000 € pour
les 3km de réseau d’assainissement,
1 500 000 € pour le
relevage des bâtiments communaux publics et privés,
350 000 €
pour la démolition/reconstruction du clocher de l’église et du mur du cimetière,
soit au total 4 850 000 €.
Cette somme ne tenait pas
compte ni du préjudice locatif subi par la commune, ni du déficit d’image du
village, ni de la perte des recettes fiscales (liée à la chute de la
démographie), ni des troubles de jouissance, ni du préjudice moral.
Dans son pré-rapport,
l’expert du Tribunal alloua à la commune la modique somme de
700 000 €
pour l’ensemble des désordres, c'est-à-dire
moins de 15% du chiffrage initial.
Sans
commentaire lorsque l’on sait que l’expert en question fut un ancien employé de
CdF.
Sur les conseils avisés de
son avocat, la commune demanda au TGI de Sarreguemines de nommer un nouvel
expert, indépendant celui-là. Le Président donna heureusement une suite
favorable à cette requête et chargea M. Francis Bardot, expert près de la Cour
d’Appel de Lyon, de reprendre le dossier. Cet expert ayant son cabinet à Lyon,
devrait être impartial dans ses conclusions car loin de toute influence néfaste.
Lorsqu’il vint la première
fois à Rosbruck, il fut accompagné de deux sapiteurs, l’un pour la partie
structure et l’autre pour la partie économique, ce qui en soit était déjà une
sacrée avancée par rapport à l’expertise initiale.
Après une visite de
plusieurs jours sur le terrain en avril 2012, M. Bardot demanda à la commune de
repartir de zéro, de refaire une inspection télévisuelle de tout le réseau
d’assainissement, de refaire chiffrer tous les désordres qui affectent aussi
bien les bâtiments que le réseau et d’apporter les preuves des pertes de
ressources fiscales, du déficit d’image de la commune, etc. Devant cette lourde
tâche, la municipalité décida d’engager M. Denis Antoine, architecte de
Saint-Avold, en tant que conseiller technique.
Les résultats de cette
seconde opération de chiffrage furent étonnants :
3 000 000 €
pour la remise en état des
bâtiments, 7 000 000 €
pour le réseau
d’assainissement, et 1 670 000 €
pour le préjudice immatériel, soit
11 670 000 € au
total.
Suite à cette nouvelle
donne, l’expert et ses deux sapiteurs sont revenus en mai 2013 afin de vérifier
et d’analyser les nouveaux éléments produits par la commune.
Le pré-rapport fourni par
les experts fin 2013-début 2014 fit état d’une indemnisation totale de
3 200 000 €.
A la lecture de ce
pré-rapport, les experts de la commune se sont aperçus que, contrairement à la
jurisprudence, un coefficient de 70% de vétusté a été appliqué par les sapiteurs
sur le calcul du montant des travaux de renouvellement des réseaux
d’assainissement et que des dégâts affectant certains bâtiments n’étaient pas
pris en compte. Ce qui n’était pas acceptable.
Devant l’importance des
enjeux financiers et afin de mettre toutes les chances de son côté, la commune
prit l’attache d’un expert Parisien, M. Marc Benedetti, ingénieur et architecte,
pour étoffer son équipe.
Suite à la réunion de
synthèse du 12 février 2014, le cabinet Benedetti et les entreprises mandatées
par lui, présentèrent à l’expert de nouvelles données chiffrées concernant les
travaux de relevage des bâtiments mais aussi des travaux de second œuvre,
c'est-à-dire le traitement des dommages consécutifs aux travaux de relevage. La
somme recalculée pour la remise en état des bâtiments communaux s’éleva à
9 755 000 €.
Au final, le préjudice
réclamé par la commune se monte à plus de 17 millions.
Devant l’ampleur de notre
nouvelle demande, l’équipe des experts est revenue à Rosbruck en janvier 2015
pour une dernière visite et une ultime réunion de mise au point.
Nous venons d’être
destinataire du pré-rapport de M. Bardot et de ses sapiteurs qui fait état d’une
indemnisation à hauteur de 8 613 000 €.
Il s’agit d’ores et déjà
d’une importante victoire si l’on considère le chemin parcouru depuis la
première expertise de Monsieur MONLEZUN.
Suite et fin
...
Le rapport définitif de M.
Bardot, l’expert de Lyon, nommé par le Tribunal de Grande Instance de
Sarreguemines nous est parvenu le 24 décembre 2015 avec très peu de
changements avec le pré-rapport, si ce n’est une différence d’à peu près 60 000
€ en notre faveur. L’indemnisation proposée par M. Bardot se monte à exactement
8 679 399,55 € TTC, ce qui représente plus de 12 fois la somme estimée par le
premier expert, M. Monlezun.
En 2016, la bonne nouvelle
fut la condamnation de Charbonnages de France à verser à la commune la somme
complémentaire de 1 millions d’euros, à titre de provision à faire valoir sur sa
créance délictuelle. On se disait alors que l’affaire allait se terminer une
bonne fois pour toute et dans des délais raisonnables. Nous devions très vite
déchanter. La pénurie de magistrats au TGI de Sarreguemines fit que l’audience
finale avec la plaidoirie des avocats des deux parties fut reportée d’abord à
octobre 2016 puis au 10 janvier 2017 et enfin à septembre 2017.
Les réactions de notre
avocat et de la Municipalité ne se firent pas attendre, elles furent d’ailleurs
relatées dans les articles de presse. L’intervention de Maître Iochum auprès du
TGI fit évoluer les choses. En effet, lors d’une réunion avec notre défenseur
et l’avocat de CdF, le Président du Tribunal émit le souhait de venir à Rosbruck
pour se faire une idée personnelle des dégâts affectant les bâtiments communaux.
Cette visite a eu lieu le 6 avril 2017 et les plaidoiries se déroulèrent à
l’issue de cette visite dans la salle du Conseil Municipal. Dans ses conclusions
du 29 juin 2017, le Président du TGI condamna CdF à verser à la Commune de
Rosbruck la somme de 5 907 619,71 € avec intérêts au taux légal à compter du
jugement et exécution provisoire à hauteur de 3 millions d’euros.
Le Conseil Municipal, en
concertation avec Maître Xavier Iochum, avocat de la Commune, décida d’accepter
les conclusions du TGI. Malheureusement, et ce malgré un jugement somme toute
assez équilibré, le rapport final des experts Lyonnais faisait état d’une
indemnisation à hauteur de 8,7 millions, la partie adverse, par la voix de son
liquidateur, Monsieur Daniel Cadoux, ne l’entendit pas de cette oreille et
interjeta appel de cette décision en juillet 2017, quelques mois seulement avant
la dissolution de CdF en liquidation, l’Etat ayant pris le relais depuis le 1er
janvier 2018.
M.
Cadoux, présent lors de l’audience du 6 avril et lors de la visite des bâtiments
communaux sinistrés, c’était d’ailleurs la première fois qu’il était en visite
dans le Bassin Houiller, eut cette phrase qui est restée dans toutes nos
mémoires : « Ô ce n’est pas si grave que ça, j’ai vu pire ! » Sans
commentaires !
En janvier 2018, l’Etat
nous a versé la somme de 1,4 million d’€, reliquat de la provision de 3 millions
d’€ prévue dans le jugement rendu par le TGI de Sarreguemines le 29 juin 2017.
La Cour d’Appel de Metz
rendit enfin son verdict le 14 février 2019. Dans son arrêté, le Président n’a
pas retenu les indemnisations pourtant validées en première instance par le
Président du TGI de Sarreguemines pour l’école et le foyer, la mairie et le
bloc des douanes sous prétexte que le 8 février 2001, le Conseil Municipal et
son maire de l’époque, M. Roger Guldner, avaient accepté pour ces trois
bâtiments une indemnité de pente de 437 400,00 francs soit 66 681 € pour solde
de tout compte.
Cette délibération nous a
fait perdre 1 747 874,33 € !!!
En effet, au lieu des
5 907 619,71 € du TGI, l’indemnisation prévue par la Cour d’Appel n’est plus que
de 4 159 745,38 €.
Et comble de l’injustice
ou du cynisme, c’est comme vous voulez, nous avons même été obligés de
rembourser 240 254,62 € sur les 4 400 000 € que la comme avait déjà perçus. Sans
commentaires !
La municipalité a étudié
la possibilité de poursuivre cette action en justice en se pourvoyant en
cassation, mais sur les sages conseils de Maître Rocheteau, avocat à la Cour de
Cassation de Paris, le Conseil Municipal a su raison garder et, avec beaucoup de
regret, d’arrêter là cette procédure entamée en 2004.
Au final, lorsqu’on fait
les comptes, voilà ce qu’il nous reste :
|
Recettes |
Dépenses |
Indemnisation de la Cour
d’Appel de Metz |
4 159 745,38 € TTC |
|
Frais d’avocats |
|
274 841,25 € TTC |
Frais d’expertises |
|
791 703,43 € TTC |
|
|
|
Total |
4 159 745,38 € TTC |
1 066 544,68 € TTC |
Reste |
3 093 200,70 € TTC |
|
Cette somme est bien loin des 8,7 millions prévus par le rapport
des experts lyonnais. Alors, on se demande à quoi sert la nomination de ces
experts nationalement reconnus et qu’on paie rubis sur l’ongle si les Présidents
des Tribunaux n’en font qu’à leur tête.
Mais une chose est sûre,
si la commune n’avait pas entamé cette certes très longue procédure, elle
n’aurait rien obtenu de Charbonnages de France et encore moins de l’Etat !
La presse
locale s'est emparée du sujet:
Article Républicain Lorrain du
2 juillet 2015
A Rosbruck,
l’exploitation du charbon a laissé des traces. Le foudroyage à 1 000 m sous
terre a eu des conséquences directes sur les maisons en surface, avec des
affaissements. 76 habitations ont dû être démolies dans les années 1990 et 2000.
D’autres sont toujours debout, mais sont fissurées ou penchées.
Huit ans de
procédure
Si certains
habitants ont accepté le dédommagement des Charbonnages de France, ils sont une
cinquantaine à avoir entamé, en 2007, une procédure commune pour réclamer des
indemnités. Un point central de leur combat tient en une date : le 1er septembre
1998. Le Fonds de garantie, qui a pris la suite des Charbonnages disparus, ne
prend en charge que les dégâts occasionnés avant cette date. Les plaignants
estiment quant à eux que les effets des affaissements sont encore apparus après
cette date.
En 2010, le
tribunal de grande instance de Sarreguemines leur a donné raison sur le fond.
Mais n’a pas accédé à la totalité des sommes réclamées par ces habitants,
emmenés par l’association CLCV. Certaines victimes des dégâts miniers, tout
comme les Charbonnages de France, ont fait appel de la décision.
Article Républicain Lorrain du 10 janvier 2015
Collectif des communes minières:
Le collectif de défense
des bassins miniers lorrains vient une énième fois d’écrire à la ministre de
l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. « On lui a fait une
réponse technico-juridique argumentée », annonce son président Olivier Tritz,
enrageant de ne pas avoir été entendu par Ségolène Royal. « En juin dernier, on
a reçu un projet de réforme du Code minier. Depuis le temps qu’on demande ce
changement, on a reçu un texte qui ne tient absolument pas compte du rapport
Tuot, après tout le travail qu’on a mené avec ce conseiller d’État ! Le volet
après-mines y passe inaperçu. Seul le FGAO (Fonds de garantie des assurances
obligatoires) y voit son rôle renforcé alors qu’on le conteste… » Les membres du
conseil d’administration du collectif ont donc repris le document, article par
article, en le commentant. Un exemple ? Il concerne évidemment le FGAO, point de
toutes les crispations. Sur le document de la loi 2016, il est fait référence à
" une mission de solidarité nationale dénommée Mission d’indemnisation de l’après-mine
[…] Cette mission peut être confiée à un fonds d’indemnisation dans les limites
et conditions législatives et réglementaires le régissant ". Or, insiste Olivier
Tritz, « nous voulons remettre l’État au cœur du dispositif. Nous demandons donc
un fonds de garantie des dommages miniers, géré par l’État et alimenté par un
prélèvement sur les redevances dues au titre du présent code ». L’homme ne joue
pas sur les mots ; il connaît trop leur importance. «Notre mission est de
défendre les hommes et les femmes des bassins miniers. Ceux qui ont subi des
dégâts et attendent toujours d’être dédommagés».
Après « quatre ans »
d’espoirs, il table sur un examen du texte à l’Assemblée nationale l’an
prochain. Et compte bien d’ici là se faire entendre des parlementaires. « On va
tous les rencontrer, qu’ils soient de droite ou de gauche, précise l’élu
jarnysien Front de gauche. On se rendra dans toutes les circonscriptions des
bassins miniers houillers, salifères ou ferrifère s pour réaffirmer nos
propositions. » Basée à Auboué, l’association le redira à ses nombreux adhérents
lors de son assemblée générale, prévue prochainement à Ottange. Une terre où le
sous-sol a été autrefois exploité, non sans conséquences…
Président du collectif, Olivier Tritz animera l’assemblée générale du
17 octobre à Ottange.
L’objectif : mobiliser tous les parlementaires, comme le Mosellan Michel
Liebgott
Article Républicain Lorrain du 07 janvier 2016
SÉNAT :
26 MAI 2016
Questions orales
REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (APPLICATION DES ARTICLES 76 À
78 DU RÈGLEMENT)
* Réforme du code minier
1452.
− 26 mai 2016. −
M. Jean Louis Masson demande à Mme la ministre de l’environnement, de l’énergie
et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat quelles sont
ses intentions et quel est l’échéancier précis pour la réforme du code minier.
De plus, il attire son attention sur les problèmes rencontrés dans le bassin
houiller de Lorraine où l’arrêt de l’exploitation devrait avoir pour corollaire
un suivi attentif des séquelles de « l’après-mine ». Cela concerne aussi bien
l’indemnisation des affaissements miniers postérieurs à l’exploitation (cas de
Rosbruck) que la remontée de la nappe phréatique autour de la communauté de
communes du Warndt.
Les trois questions écrites qu’il a posées sur ces sujets (n
o
17882 du 24/09/2015, no
19979 du 11/02/2016, no
20079 du 18/02/2016) n’ayant pas obtenu de
réponse, il lui demande de lui préciser sa position face aux problèmes soulevés
dans ces questions.
Cette question a été posée en séance
publique du Sénat le 7 juin 2016.
Pour voir le compte-rendu des débats cliquez
ICI
La démolition du clocher suite aux dégâts
miniers dans la presse locale:
RL du
04 octobre 2016
RL du
05 octobre 2016
Rl du
06 octobre 2016
Le 30
juin 2017 Communiqué de presse du TGI de Sarreguemines
Pour prendre connaissance du communiqué de presse cliquez
ICI
RL du 25 juillet 2017
RL du 14 mars 2018